Lors du Luxury Innovation Summit & Awards, j’ai eu la chance d’écouter Simone Gibertoni, CEO de CLINIQUE LA PRAIRIE, dont j’ai trouvé le discours très intéressant à plusieurs égards.
Il ne parle plus uniquement de wellness, mais de « Longévité » dans une approche totalement holistique du traitement médicalisé et bien-être qu’il va apporter à la personne suivie.
Cette notion de longévité est un concept extrêmement fort, car il projette le client dans un futur et donc il entretient par la même occasion un lien quasi-vital entre la clinique et le client/patient. À ce sujet, le meilleur KPI de réussite réside dans le taux de retour des clients qui est, selon la clinique, « très élevé ». Cette longévité n’est pas uniquement sur le fait d’avoir moins de rides, elle réside surtout dans la capacité à établir des pré-diagnostics suffisamment tôt pour détecter un risque de maladie, mêlée à des activités de bien-être de l’esprit. Il s’agit là de santé globale plus que de soins. C’est ainsi que nous pouvons imaginer que certaines maisons de beauté de luxe aillent sur ces nouveaux territoires business. Dans cette clinique, une cure de revitalisation de sept jours est proposée à 47k CHF… Nous sommes véritablement sur une expérience de hard-luxury. Dans ce secteur, les barrières à l’entrée sont certes élevées, néanmoins les possibilités d’investissement de certaines maisons sont très larges comme en témoignent des projets immobiliers récents.
Pour accompagner cette démarche, il est intéressant de voir l’essor d’une nouvelle pratique aux USA ; celle du scan intégral du corps par IRM, pour « seulement » 2500$ afin de détecter d’éventuelles maladies dès leur stade embryonnaire. Des sociétés comme Prenuvo ont fait le buzz récemment durant la Fashion Week de NYC. Selon eux, ils peuvent détecter 500 affections, dont la plupart des tumeurs, des anévrismes et des kystes. Ces résultats sont analysés par l’IA pour prédire et avertir le plus tôt possible le cas échéant. De surcroit, les groupes de luxe sont aujourd’hui dotés d’une capacité d’analyse de la data et d’IA importante comme base de départ.
Mais tout cela, est-ce vraiment du luxe ? Ce sujet est aujourd’hui une frontière qui viendrait challenger les territoires d’expression des maisons de « beauté ». Pour moi, elles ont toute la légitimité pour proposer une telle offre. Elles savent aller chercher les meilleurs quand elles ont besoin de compétences, elles savent développer des connaissances scientifiques et savent créer des expériences physiques dans des cadres prestigieux…
Nicolas REBET